Jusqu’en Enfer, Sam Raimi revient aux sources de son cinéma

En 1981 un certain Evil Dead déboulait sur les écrans américains, et chamboulait en grande partie le genre horrifique, le metteur en scène Sam Raimi alors inconnu à cette époque faisait preuve d’un savoir-faire assez surprenant avec sa caméra et ses effets de styles avec un résultat assez convaincant.

Par la suite Raimi, s’est rapidement fait un nom à Hollywood, avec des films aussi diversifiés et réussis que Darkman (1980), Mort Ou Vif (1995)et le très m’estimer thriller porte par Bill Paxton Un Plan Simple (1998), et puis bien sur son inégalable trilogie sur l’Homme Araignée est arrivée, et l’univers des super héros s’en est trouvé bouleversé à tout jamais, sa trilogie Spider Man continue de trouver encore son public.

Et c’est justement après avoir achevé cette dernière, qu’il est revenu aux sources du cinéma qui la révélé au grand public, l’horreur, le cinéma de genre aux penchants cartoons et surnaturels, avec Jusqu’en Enfer (Drag To Me Hell en VO) sorti en 2009.

Alison Lohman ,Justin Long, Lorna Raver composent ce mélange d’horreur, de grotesque (terme non péjoratif dans ce contexte), et de surnaturel, ce beau concentré abouti à un résultat aussi  effrayant que jouissif. Retrouver Sam Raimi a la réalisation d’un tel projet est un vrai plaisir, d’autant plus que sa patte d’auteur dans le genre est visible dès les premières minutes du long-métrage, ou le spectateur est pris au dépourvu. Mais aucun doute possible, Raimi à retrouvé son élément primaire, et c’est comme s’il avait enfoui tout ça au fond de lui en attendant la moindre occasion de tout évacuer.

Lorna Raver en sorcière terrifiante dans Drag To Me Hell

Commençons par l’incroyable performance de Lorna Raver une sorte de sorcière gitane, qui va lancer une terrible malédiction sur une employée de société de crédits nommée Christine Brown, parce que cette dernière souhaitant à tout prix obtenir une promotion dans son entreprise, lui refuse un énième rallongement de son crédit.

Raver est effrayante, c’est un personnage que Raimi exploite avec beaucoup d’amusement, et de gimmicks horrifique dont il a le seul secret. D’une séquence assez sauvage dans la voiture de Christine, au climax pluvieux et boueux se déroulant dans un cimetière, Raimi ne cesse jamais d’effrayer son spectateur d’un plan a l’autre, et toujours avec succès.

Celui qui impacta le cinéma de genre bien des années en arrière, en plongeant tête la première dans les tréfonds de l’enfer et de la possession, réitère l’exploit de revenir dans cette univers démoniaque sans pourtant nous servir un Evil Dead bis, il s’agit bel et bien d’un film inspiré, original, qui s’inscrit dans les plus grandes œuvres du cinéaste qui renouvelle avec brio sa grammaire cinématographique avec une mise en scène efficace et cartonnesque, sans tronçonneuse, ni Bruce Campbell mais qui marquera sans l’ombre d’un doute le spectateur. Et n’oublions pas le dénouement qui permet au film de se révéler Inattendu, et à Sam Raimi de nous prouver qu’il avait plus d’un tour dans son sac.

Jusqu’en Enfer, film malin, film cruel envers ses protagonistes, mais intelligent, riche en secousses et en surprises qui nous emporte dans son histoire des premières secondes jusqu’au dernières avec une  bande originale signé Christopher Young qui menace discrètement l’intrigue et souligne ingénieusement le côté surnaturel de l’ensemble. Alison Lohman est si convaincante et s’intègre si bien dans le paysage « Raimirien » que la retrouver dans un prochain métrage du cinéaste serait très plaisant. En bref une pépite à chaque instant !

Publié par Thibault Jeanroy

Critiques cinéma, News qui ce rapportent au grand écran et parfois au petit écran

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